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Choses à Savoir CERVEAU

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Pour tout comprendre, jour après jour, sur le fonctionnement du cerveau. Textes de Christophe Rodo, neuroscientifique, jusqu’en septembre 2024.

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Choses à Savoir
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  • Et si notre cerveau était un ordinateur quantique biologique ?
    May 23 2025

    La comparaison entre le cerveau humain et un ordinateur est devenue un lieu commun de la vulgarisation scientifique. Mais selon le physicien théoricien Philip Kurian, cette analogie pourrait être non seulement juste… mais gravement sous-estimée. D’après ses recherches récentes, le vivant — et en particulier le cerveau humain — pourrait exploiter des phénomènes quantiques pour traiter l’information, ouvrant la voie à une nouvelle compréhension, radicale, de la cognition.


    Philip Kurian dirige le Quantum Biology Laboratory à l’université Howard, aux États-Unis. Ce laboratoire interdisciplinaire s’est donné une mission ambitieuse : explorer les manifestations de la mécanique quantique dans les systèmes biologiques complexes. Dans ses publications, Kurian avance une hypothèse provocante : les cellules vivantes, et notamment les neurones, pourraient exploiter certains phénomènes quantiques tels que la superposition, la cohérence ou même l’intrication, pour effectuer des traitements d’information d’une efficacité inégalée.


    Cela va bien au-delà du modèle traditionnel de la neurobiologie, qui repose principalement sur des échanges électrochimiques, des potentiels d’action et des connexions synaptiques. Kurian suggère que les microstructures cellulaires, comme les microtubules présents dans les neurones, pourraient fonctionner à un niveau subcellulaire encore mal compris, où les règles classiques de la physique laissent place aux probabilités étranges du monde quantique.


    L’idée n’est pas complètement nouvelle. Elle avait déjà été effleurée par la théorie controversée d’Orch-OR, développée dans les années 1990 par le mathématicien Roger Penrose et l’anesthésiste Stuart Hameroff. Mais là où Penrose spéculait, Kurian cherche à établir une base physique mesurable. Son équipe travaille notamment sur la détection de signatures optiques spécifiques et de transitions quantiques dans l’ADN et les protéines, qui pourraient indiquer la présence de comportements quantiques dans le vivant à température ambiante — un phénomène jusque-là jugé hautement improbable.


    Pourquoi est-ce important ? Parce que si le cerveau tire effectivement parti de la mécanique quantique, cela bouleverserait notre compréhension de la mémoire, de la conscience et même des états altérés de perception. Cela offrirait aussi une nouvelle perspective sur des phénomènes mal expliqués, comme l’intuition fulgurante, les états de flow, ou encore la créativité extrême.


    Mais attention : nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Les preuves restent fragmentaires, les expériences difficiles à reproduire, et le débat scientifique est vif. Beaucoup de chercheurs restent sceptiques, notamment parce que les environnements biologiques sont chaotiques et chauds, peu propices — a priori — à la stabilité des états quantiques.


    Philip Kurian, lui, appelle à dépasser les préjugés disciplinaires. Pour lui, le cerveau n’est pas seulement un ordinateur. C’est peut-être un ordinateur quantique vivant, dont nous n’avons encore exploré qu’une infime partie du potentiel.


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  • Peut-on être atteint de la maladie d'Alzheimer à 19 ans ?
    May 21 2025

    Juillet 2023. Une équipe de neurologues de l’Université de Médecine de Pékin publie une nouvelle qui fait l’effet d’un choc dans le monde médical : un jeune homme de 19 ans vient d’être diagnostiqué avec la maladie d’Alzheimer, devenant ainsi le plus jeune patient jamais recensé. Ce cas inédit, documenté dans le Journal of Alzheimer’s Disease, remet en question les fondements mêmes de ce que l’on croyait savoir sur cette pathologie neurodégénérative.


    Traditionnellement, Alzheimer est considérée comme une maladie du vieillissement, touchant majoritairement les personnes de plus de 65 ans. Les cas dits "précoces", apparaissant avant 60 ans, représentent à peine 5 % des diagnostics, et ils sont souvent liés à des mutations génétiques héréditaires. Mais ici, rien de tel. Le jeune patient, dont l’identité est protégée, n’a aucun antécédent familial, aucune mutation connue sur les gènes généralement impliqués (comme APP, PSEN1 ou PSEN2) et aucune autre pathologie associée.


    Les premiers signes sont apparus dès l’âge de 17 ans : troubles de la mémoire, difficulté à se concentrer, perte de repères dans le temps et l’espace. Deux ans plus tard, son fonctionnement cognitif avait chuté à un niveau équivalent à celui d’un patient âgé souffrant d’Alzheimer avancé. L’imagerie cérébrale a révélé une atrophie marquée de l’hippocampe, cette région essentielle à la mémoire, ainsi qu’une accumulation anormale de protéines bêta-amyloïdes — les fameuses plaques caractéristiques de la maladie.


    Ce cas pose une question vertigineuse : peut-on réellement considérer Alzheimer comme une simple conséquence du vieillissement ? Ou s’agit-il d’une maladie dont les origines profondes restent encore largement méconnues ? Pour le professeur Jia Jianping, auteur principal de l’étude, il est temps d’élargir notre vision : « Ce diagnostic suggère qu’Alzheimer peut être déclenchée par des mécanismes encore inconnus, indépendants de l’âge ou de la génétique ».


    Plusieurs hypothèses émergent. L’exposition environnementale à des toxines, des anomalies dans le développement du cerveau, des facteurs épigénétiques ou immunitaires... rien n’est encore confirmé, mais ce cas unique ouvre un nouveau champ de recherche. Il soulève aussi des enjeux éthiques : faut-il désormais envisager un dépistage cognitif chez les jeunes adultes ? Est-ce un cas isolé ou la pointe émergée d’un phénomène sous-estimé ?


    Une chose est sûre : ce diagnostic à 19 ans change la donne. Il nous rappelle, avec force, que le cerveau conserve encore une grande part de mystère, et que la maladie d’Alzheimer pourrait être bien plus complexe — et plus insidieuse — que nous le pensions.

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  • Un simple supplément de fibres peut-il protéger le cerveau des seniors ?
    May 19 2025

    Et si la clé pour préserver notre cerveau en vieillissant se trouvait... dans nos intestins ? Une récente étude du King’s College de Londres, publiée au printemps 2024 dans la prestigieuse revue Nature, avance une hypothèse aussi audacieuse que prometteuse : un simple supplément quotidien de fibres végétales pourrait contribuer à maintenir les fonctions cognitives des personnes âgées.


    Les chercheurs ont mené une expérience auprès de 72 volontaires âgés de 60 à 85 ans, en bonne santé mais sans pathologies neurodégénératives déclarées. Pendant trois mois, la moitié d’entre eux a reçu un supplément quotidien de prébiotiques — des fibres végétales non digestibles qui nourrissent les bonnes bactéries de l’intestin — tandis que l’autre moitié recevait un placebo. Résultat : les participants du groupe "fibres" ont montré une amélioration significative de certaines fonctions cognitives, notamment la mémoire de travail et la rapidité de traitement de l’information.


    Comment expliquer un tel effet ? Tout se joue dans ce que les scientifiques appellent l’axe intestin-cerveau. Le microbiote intestinal, cet immense écosystème de bactéries vivant dans notre tube digestif, ne se contente pas de digérer nos aliments. Il produit également des molécules capables d’influencer notre système immunitaire, notre humeur... et désormais, semble-t-il, nos capacités cognitives. Les prébiotiques utilisés dans l’étude — en particulier l’inuline extraite de la chicorée — ont favorisé la croissance de certaines bactéries bénéfiques qui produisent des acides gras à chaîne courte, des composés qui jouent un rôle dans la réduction de l’inflammation cérébrale.


    L’un des auteurs de l’étude, le professeur Tim Spector, souligne que cette approche est non seulement simple et sans effet secondaire notable, mais aussi accessible à tous. « C’est une stratégie préventive qui ne nécessite pas de traitement lourd ou coûteux », explique-t-il. Bien sûr, il reste des questions en suspens : combien de temps durent les effets ? Sont-ils les mêmes chez des personnes déjà atteintes de troubles cognitifs ? Et quels types de fibres sont les plus efficaces ?


    Mais cette découverte ouvre une voie enthousiasmante. À l’heure où la population mondiale vieillit et où les maladies neurodégénératives progressent, la perspective de ralentir le déclin cognitif par une simple modification de l’alimentation est un espoir précieux.


    Alors, la prochaine fois que vous ferez vos courses, jetez un œil du côté des aliments riches en fibres : topinambours, oignons, artichauts ou encore bananes. Votre cerveau pourrait bien vous remercier.

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