Episódios

  • La guerre mondiale de l'information
    Dec 17 2025

    La guerre de l'information désigne le fait qu’un État recourt à la subversion, l’intimidation , les pressions, la désinformation pour imposer un comportement au niveau national ou manipuler l’opinion à l’étranger. C’est une guerre invisible, qui n’a ni début, ni fin, mais il s’agit bien d’une guerre. Elle a ses combattants (acteurs publics et privés) et un champ de bataille : l’infosphère, terme qui inclut tous les réseaux sociaux, les médias numériques comme ceux plus traditionnels de la presse et de l’audiovisuel. Or les réseaux sociaux se sont imposés comme le vecteur principal d’information, dépassant largement les journaux télévisés ou la radio. L’information circule en flux continu et la prolifération des sources d’information, la difficulté à distinguer entre événements et interprétation, entre faits et opinions, l’appel constant à nos émotions : tout cela engendre le sentiment qu’il est très difficile de s’informer sans s’épuiser et fournit un cadre propice aux opérations de manipulation. Sommes-nous conscients de cette guerre ? Qu’est ce qui au fond est en jeu ? le contrôle de nos cerveaux ? la survie de nos démocraties ? la domination des relations internationales ? Essayons donc d'y voir plus clair.

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  • Le Mexique : « si loin de Dieu, si proche des Etats-Unis » ?
    Nov 4 2025

    Le Mexique ne fait souvent la une des médias que lorsque l'on évoque la violence des cartels de la drogue. Pourtant, à bien des égards, il mérite notre intérêt. Pays énigmatique et surprenant à plus d'un titre, avec à sa tête une présidente à la popularité remarquable, il sait - jusqu'à présent- se faire respecter par son encombrant voisin du Nord, avec lequel il est depuis bien longtemps très lié au point d'apparaître plus nord-américain que latino-américain. L'emprise des cartels sur le territoire et la société empêcheront-elles l'émergence du Mexique comme pays clé du Sud global ?

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  • Le temps des famines : hier, aujourd’hui et encore demain ?
    Oct 22 2025

    700 millions d’individus dans le monde ne mangent pas à leur faim, estimation en 2024 de la FAO, l’organisation pour l’alimentation et l’agriculture. Qui sont ces affamés et pourquoi ce constat alors que la terre produit suffisamment de biens alimentaires pour répondre aux besoins de tous ses habitants et nous sommes, il faut le rappeler, 8, 2 milliards à vivre sur notre planète.

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  • Le chaos trumpien, et après ?
    Oct 3 2025

    Erreur à 29:10 : Plus de la moitié des pays vivaient dans un régime démocratique au début du XXIe siècle (et non pas du XXe siècle).

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  • Géopolitique des pôles
    Jul 1 2025

    Même éloignées de nous, les régions polaires nous concernent tous. Un seul exemple : début 2025, la banque internationale de Svalbard annonçait avoir reçu plus de semences que jamais en 2024. De quoi s’agit-il ? Svalbard est un archipel, le plus septentrional de la Norvège, à 1300 km au nord du cercle polaire arctique, son île la plus connue est l’ile du Spitzberg. Là, dans une ancienne mine de charbon a été créée en 2008 la réserve mondiale de semences du Svalbard, une chambre forte souterraine, qui conserve à – 18° en permanence un échantillon des graines de toutes les cultures vivrières de la planète afin de préserver la diversité génétique de notre terre. Une sorte d’arche de Noé de la biodiversité en quelque sorte. Alors que la FAO estime que les 3/4 des variétés de légumes domestiques ont été perdues depuis les années 1990 à cause de la monoculture, les banques de semences tentent d’empêcher que d’autres variétés soient perdues à jamais, notamment du fait des évolutions climatiques. Ainsi, sur l’année 2024, la chambre forte mondiale du Svalbard a reçu 65 000 échantillons de semences, un record. Il existe certes des banques nationales ou régionales de semences mais la toundra arctique offre un climat idéal et sûr pour le stockage, c’est une sorte de sauvegarde supplémentaire pour toutes leurs collections et une garantie pour notre futur.

    Aussi plongeons-nous, un peu, dans ces océans glacés. Sont-ils vraiment des objets géopolitiques, c’est-à-dire des territoires au cœur de rivalités de puissance ? Qu’est ce qui les rend si attractifs ? Quelle est ici l’incidence des effets du dérèglement climatique ?

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  • Quelle sécurité pour l’Europe, hier, aujourd’hui et demain ?
    Apr 26 2025

    Que devient la sécurité de notre continent ? Vivre en sécurité, c’est connaître une situation dans laquelle nous ne sommes exposés à aucun danger, à aucun risque ou menace. Comprise ainsi, la notion de sécurité dépasse la simple protection de la violence exercée par d’autres Etats. La sécurité humaine inclut, rappelle l’ONU, des composantes alimentaires, sanitaires, environnementales, économiques, etc.

    Mais aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur les menaces géopolitiques qui affectent l’Europe dans laquelle nous vivons, une Europe démocratique et libérale, centrée sur l’Union Européenne. Cette Europe connaît depuis 1945 une situation de paix. La construction européenne, rassemblant toujours plus de membres, a contribué à nous faire ressentir comme une évidence l’impossibilité d’une agression par un autre État. L’Union Européenne, l’UE est le bon élève du multilatéralisme, attachée à la notion de sécurité collective assurée par l’ONU dont les membres s’engagent, rappelons-le, à ne pas recourir à la force contre l’intégrité territoriale et l’indépendance politique d’un autre État.

    L’Union Européenne s’était bien dotée, par le traité de Maastricht en 1992, d’une PESC, politique étrangère et de sécurité commune ; celle-ci fut renforcée lors du traité de Lisbonne en 2007 qui comporte une clause d’assistance mutuelle en cas d’agression mais le rôle politique et sécuritaire de l’UE est , nous y reviendrons, limité par l’unanimité requise pour les décisions et les faibles moyens de la Politique de Sécurité et de Défense commune. Dans ce contexte, la protection offerte par l’alliance atlantique, donc les Etats-Unis était et est l’alpha et l’oméga de notre sécurité, et ce même si deux puissances – la Grande Bretagne et la France- se dotèrent dès 1951 et 1960 de l’arme nucléaire. Or toute cette architecture est renversée par le constat que désormais l’allié américain n’est plus fiable. Notre environnement est devenu instable, imprévisible tandis qu’à l’intérieur la tornade du trumpisme encourage la mouvance national-populiste.

    Le politologue américain Fareed Zakaria l’explique clairement : « Donald Trump rompt brutalement avec le système international tel qu’il existe depuis 8 décennies…Il est en train de recréer un vieux monde, celui de la realpolitik du XIXe siècle, où le système international était défini par les ambitions et les intérêts des plus grandes puissances. Aujourd’hui, cela voudrait dire les Etats-Unis, la Chine et la Russie mais en exagérant la force de cette dernière. La démocratie, le droit international, la liberté passent au second plan. Seule compte la puissance. »

    Ce constat est terrible pour beaucoup d’Européens : mais cette rupture transatlantique est-elle complètement inattendue alors que la tendance lourde est au désengagement des Etats-Unis depuis le début du siècle ? Doit-on et peut-on faire son deuil de la protection des Etats-Unis alors que l’Europe ne semble pas avoir les moyens d’assurer sa propre sécurité ? mais d’abord pourquoi faut-il se préoccuper de notre sécurité : quelles sont les menaces dont nous devons nous prémunir ? Saurons-nous être unis ou les divisions en notre sein condamnent-t-elles nos capacités ? Bref, sommes-nous en sécurité ?

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  • Géopolitique des islamismes : l'exemple syrien
    Mar 10 2025

    Le 8 décembre dernier, sans que les observateurs ne l’aient prédit, le régime de Bachar el Assad en Syrie s’effondrait au terme d’une blitzkrieg de 15 jours remportée par Hayat Tahrir Al-Cham, que par commodité nous nommerons HTC, un mouvement islamiste issu de la mouvance la plus radicale de l’islam politique. En Occident, comme pour une partie des Syriens, la satisfaction de voir renverser le tyran était ainsi limitée par les inquiétudes portant sur les intentions du nouveau régime. Au même moment, l’organisation État Islamique, affaiblie mais vivante, qualifiait la victoire de HTC de « révolution impie incapable d’instaurer la charia ». L’événement replaçait au cœur de l’actualité l’islam politique, sans que l’on sache bien de quelle réalité l’on parlait. Un mois plus tard, en janvier, la France commémorait les 10 ans de l’attentat contre Charlie Hebdo et rendait hommage aux victimes d’un djihadisme, radical dans son discours et terroriste par ses actes. Voilà qui nous renvoyait à l’idéologie guerrière du djihad.

    Aussi, de quoi parlons-nous donc lorsque nous parlons d’islamisme ? S' il y a un sujet sur lequel il est important de se méfier des généralisations et des amalgames et qui mérite d’être compris dans sa globalité et sa diversité, c’est bien celui -là. Partons de la définition d’Anne-Clémentine Larroque dans sa Géopolitique des islamismes : « l’Islam est une religion et les islamismes sont des idéologies politiques. » La distinction est claire et fondamentale. Les Islamistes prônent l’instauration d’un Etat où l’Islam est à la base du fonctionnement des institutions, de l’économie et de la société. L’universitaire emploie, vous l’aurez peut-être remarqué, le futur : les islamismes sont des idéologies politiques.

    Et en effet, la réalité est complexe et plurielle, ces revendications d’un islam politique peuvent s’exprimer sur un mode minimaliste ou plus radical, de manière légale ou en recourant à la violence. Comprendre l’islamisme aujourd’hui nous obligera triplement : d’abord à maîtriser le sens des mots (salafistes et jihadistes ne sont pas synonymes ! ) ensuite à nous nourrir de l’histoire et de la situation politique du monde arabe et musulman, terreau de l’essor de cette idéologie et enfin, à laisser la place à une analyse géopolitique car les islamismes s’ancrent dans des territoires précis, créant des rivalités de pouvoir et des conflits, en son sein et avec le monde extérieur.

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  • Le Nigéria, grand d’Afrique, puissance d’avenir ?
    Feb 14 2025

    En janvier 2025, le Monde proposait une sélection des 15 Africaines et Africains qui avaient marqué 2024 et incarné une forme d’excellence. Cette liste ne comportait pas moins de 5 personnalités nigérianes. On y trouve pêle-mêle une mannequin sud-africano-nigériane, rejetée par l’Afrique du Sud mais élue miss univers Nigeria, l’entrepreneur le plus riche d’Afrique Aliko Dankote, le ballon d’or africain de l’année Ademola Lookman né en Angleterre, qui joue à l’Atalanta de Bergame et qui appartient à la sélection nationale du Nigéria qu’il a porté en finale de la CAN – coupe d’Afrique des nations.

    La liste intègre aussi un entrepreneur de la tech nigériane Tosin Eniolorunda dont la société Moniepoint est une licorne, c’est à dire valorisée à plus d’un milliard de dollars, et enfin la chanteuse Tems, triplement nominée aux Grammy Awards 2025. Cette diversité incarne le dynamisme du Nigeria, dont le rayonnement culturel est ancien et l’esprit entrepreneurial connu. Elle accrédite l’idée que ce pays est la puissance majeure du continent… Et pourtant, ce pays possède aussi un triste record, il est le dernier pays au monde pour l’espérance de vie. Avec 54 ans et demi, il est 10 ans en dessous de la moyenne du continent africain et dénote dans son environnement régional (en Afrique de l’ouest, la région au plus bas score mondiale, cette espérance est tout de même de 58 ans et demi).

    Quelles ambitions géopolitiques peut avoir dans ces conditions ce pays ?

    Ainsi étudier le Nigeria, c’est à la fois appréhender un géant en devenir, déjà rayonnant, mais aussi y lire un concentré des problèmes de développement de l’ Afrique Sub-saharienne.

    C’est constater aussi que le pays est à l’intersection de thématiques majeures que nous avons pu aborder ou aborderons dans d’autres podcasts : que pèse les héritages coloniaux dans les difficultés du pays ? celui-ci souffre-t-il de la malédiction des matières premières ? Pourquoi le djihadisme subsiste-t-il et s’exprime-t-il violemment, même si l’on parle beaucoup moins de Boko Haram dans les médias, vous l’avez constaté .. ? La croissance de la population explique-t-elle les faiblesses de son développement et notamment le drame de la faim qui s’y joue encore ? Les « clans nigérians » sont ils une facette de la « gangstérisation du monde » et des opportunités criminelles offertes par la la mondialisation ? et ce pays, qui candidate à l’entrée dans le groupe des BRICS+ peut-il obtenir la reconnaissance internationale attendue en tant que grande puissance du Sud Global ?

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    48 minutos